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Le blog de Leely ~ Ams Tram Gram
24 novembre 2010

A destination

Me voici.

Après 18 jours de mer et d'escales, après plus de 6000 km d'océan parfois agité, j'y suis.
Je suis sur Amsterdam.

Je ne sais par où commencer pour conter cette histoire. Elle parle d'aventure. Elle voudrait décrire la beauté du monde.

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La vitesse de ma connexion internet est inversement proportionnelle à mon envie de partager ce que j'ai vécu ces dernières semaines mais les possibilités me manquent. Je voulais surtout rassurer mes amis et proches. Je vais très bien. La vie est douce sur Amsterdam. J'essayerai de raconter en détail toute la traversée, avec beaucoup de photos, dès que l'OP (l'opération de ravitaillement de la base) sera terminée et que le quotidien s'installera tranquillement à Martin-de-Viviès.

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23 novembre 2010

Jour 18 - Amsterdam

Il s'agit de nos dernières heures sur le bateau. Une dernière fois avant d'arriver, l'océan de toute part.

Et puis dans le lointain, alors qu'on n'y croyait presque plus, voici que se dessine Amsterdam.

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Sous les ombres du ciel j'aperçus tes nuages
Amsterdam, bout du monde et fin de ce voyage
L'île où vivait mon coeur et où triompherons
Où serions enfin ceux dont nous voulions le nom

Libre à toi d'énoncer ce que d'autres ont tu
Ce qui faiblit encore aux rivages ambrés
Garde toujours au flanc les rêves éplorés
La vision sans faille de tes sommets obtus

Je crois te mériter mon amie de passage
Présomptueuses idées mais reçois le message
De fidèles alliés qui se ruent à ton sein
Dans cet espoir fou de respirer ton parfum

J'ai vu maintes fois sa forme sur les photos, et pourtant je ne peux en croire mes yeux. Se dessine un nouveau sourire sur mes lèvres. Je suis arrivée.

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Dans la coursive hélicoptère, nous sommes si fébriles que l'OPEA en plaisante. Je serai dans le tout premier hélico. Déjà il décolle et déjà, je foule le sol d'Amsterdam.

Je rencontre les VCAT de la mission 61 et le personnel TAAF de la 62, ma mission. Enfin, j'y suis. Difficile à croire alors qu'une année s'est écoulée depuis l'envoi de ma candidature. La base est différente de ce que j'imaginais. Fleurie, verte, petite, jolie comme un village de vacances. Mais le temps de visiter viendra plus tard, il nous faut décharger la nourriture.

18 novembre 2010

Jour 13 - Périple à Isthme Bas

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17 novembre 2010

Jour 12 - Port-Aux-Français (Kerguelen)

Port-Aux-Français, la base des Kerguelen, est la "capitale" des TAAF. Ker est de loin le district accueillant le plus d'hivernants et de campagnards d'été. La base peut accueillir jusqu'à 150 personnes entre OP3 et OP4 (les OP étant les rotations du Marion).

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Le bar et la grande salle commune de PAF : "Totoche".

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Images de la Péninsule Courbet :

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16 novembre 2010

Jour 11 - Faune et paysages de la Péninsule Courbet (Kerguelen)

La base de Port-Aux-Français est située sur la Péninsule Courbet, la seule plaine de l'Archipel. Il n'y a pas besoin de s'éloigner beaucoup de la base pour sentir le dépaysement offert par la faune qui s'ébroue dans l'herbe, sur les rochers et dans les airs.

La population d'éléphants de mer est très importante sur les îles, allant des pachas, les mâles possesseurs de harems qui peuvent peser plusieurs tonnes, aux plus jeunes éléphants, qu'on appelle les bonbons en raison du goût prononcé des orques pour ces petites friandises graisseuses.

Quelques manchots royaux, comme égarés, ainsi que des cormorans et autres oiseaux marins complètent ce tableau de la faune de la péninsule.

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15 novembre 2010

Jour 10 – Les arches de Kerguelen

Ce soir, nous arrivons en vue des fameuses arches de Kerguelen. Deux mastodontes de pierre qui annoncent la fin du périple pour certains de nos camarades. On les voit de loin, en arrivant du nord-ouest.

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Nous longerons l’archipel toute la nuit par le nord, afin d’arriver à Port-Aux-Français demain matin.

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13 novembre 2010

Jour 8 - Le jour où nous sommes descendus sur Crozet

Au réveil, la vue du hublot me rend bien amère. Alors que nous sommes prévus pour la rotation hélicoptère de 9h40, le brouillard s'est encore épaissi. Un tour au bureau de l'OPEA pour constater que les rotations sont suspendues jusqu'à nouvel ordre, sans grande surprise, mais nous accusons le coup de cette nouvelle. Les heures défilent sans que la météo ne s'améliore et nous perdons peu à peu l'espoir de descendre sur l'île avant l'appareillage prévu en fin d'après-midi.

Mais au déjeuner, l'espoir renaît. Il nous est proposé de descendre vers 14h. Ce sera court, ce sera frustrant mais c'est possible ! Prêt et enthousiastes devant le hangar hélico vers 13h30, nous embarquons 40min plus tard.

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Mon tout premier vol en hélico. Le décor magique qui se dessine au loin, ces nuages de beige et de vert, ces étendues à la fois vertes et désertiques, font paraître ces quelques minutes de vol aussi surréaliste qu'un rêve. Il est difficile de se figurer la beauté d'un tel endroit.

h_lico

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Les Crozetiens nous font visiter leur nouvelle base. Nous rencontrons notre médecin qui a passé une partie de l'hivernage à Crozet et embarque avec nous pour Ams. Les adieux de ses VCAT sont plutôt bariolés.

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Mais l'heure est déjà arrivée de repartir, après 45 intenses minutes, mes premières en Terres Australes. Ces contrées se méritent. On dit au revoir, on dit adieu, on rit. Nous leur souhaitons un bon hivernage et une chouette année. Nous ré-embarquons sur le Marion et quittons l'archipel par l'île de l'Est.

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Je crois que jamais de ma vie, je n'ai vu autant d'oiseaux. Dans mon champ de vision, il doit y en avoir plus de dix mille, bien plus même. Je m'endors avec des rêves plein la tête.

12 novembre 2010

Jour 7 - Le jour où le brouillard est tombé sur Crozet

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Lorsque je m'éveille, les rotations hélico ont commencé pour la manip de la Pérouse. Je vois passer du hublot de la cabine les caisses de matériel héliporté.

Après avoir fait quelques photos de cette partie de l'île et déjeuné, je retourne dans ma cabine m'étendre. Nous arriverons de nouveau sur base vers 11h, comme hier. La météo est toujours clémente et la mer est d'huile.

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Mais voilà, en milieu d'après-midi, alors que nous faisons par dépit du badminton dans la cale du bateau, nous sommes toujours au supplice de Tantale, sans aucune assurance de descendre, même demain. En outre, le brouillard s'est installé sur la base, que nous ne voyons quasiment plus. Les rotations hélicoptère vont probablement bientôt être stoppées.

Ici, nous n'avons rien à faire qu'attendre car aucune activité n'est proposé à bord pendant les escales. Cela n'arrange rien à la tristesse et à l'amertume qui pèsent à présent sur mon cœur.

11 novembre 2010

Jour 6 - Le jour où nous arrivâmes à Crozet

Le jour commence à poindre vers 4h15. Une tâche sombre à l'horizon apparaît tel un gros nuage de pluie. Mais le nuage de pluie reste fixe et ne semble pas vouloir se dissiper. La silhouette se précise un petit quart d'heure plus tard. Nous sommes à Crozet.

Nous profitons du petit déjeuner de l'équipage et des Crozétiens. Après tous ces jours en mer sans voir la moindre once de terre, il est difficile de s'imaginer que nous allions véritablement en un endroit précis. Sur le pont, l'air est humide et glacé. J'enfile une veste, un surpantalon et des gants.

Crozet

La vue est à couper le souffle. Il semble impossible de décrire les nuances de vert et de beige qui couvrent les flancs des collines de l'Île de la Possession. Rien qu'elle fait six fois la superficie d'Ams.

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Thomas me tape sur l'épaule et me désigne l'océan à quelques mètres du bateau. Que suis-je sensée voir ? Je prends donc mes jumelles et part à la recherche d'indices de la présence d'un animal. Je fais le point et parcoure la zone. Tout à coup, des sursauts dans l'écume m'indiquent que des créatures remontent régulièrement à la surface. Je ne distingue pas immédiatement leurs couleurs

Je n'en crois pas mes yeux et hoquette de bonheur. Ce sont des royaux. De splendides manchots royaux. En ban d'une dizaine, ils pêchent tout près du bateau. Sortant juste la tête et une partie de l'arrière de leur corps, on pourrait croire à des canards, sans la forme caractéristique de leur tête et la vaste tache orange sur leur cou.

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Certains nous accompagnent même au déjeuner. Par le hublot, on peut en apercevoir parfois près de quinze, sortant, curieux, la tête de l'eau pour observer le bateau et ses remous.

L'arrivée au large de la base, à la baie du Marin, survient vers 11h. Nous jetons l'ancre à une centaine de mètres de la base. Au loin, on aperçoit la manchotière et la cabane de manipulation. On en perçoit même, selon le sens du vent, l'odeur très forte. Au sommet de la colline, la base Alfred Faure nous contemple fièrement et offre à notre regard ses couleurs pastels.

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Les hivernants descendent en hélico jusqu'à la base à l'heure du déjeuner. Nous disons au revoir à nos camarades, au cas où nous ne pourrions pas descendre plus tard. A tous, je souhaite un bon hivernage.

L'après-midi est calme. Le roulis lent mais ample accompagne les premiers héliportages de l'OP. En fin de soirée, nous bougeons à la Pérouse pour une manipulation des ornithologues de la base. La soirée se finit tôt, en raison de la fatigue accumulée.

10 novembre 2010

Jour 5 - Le jour où nous avons veillé

J'ai mal dormi et peu.
A 3h30, devant le roulis de plus en plus violent du bateau, je suis descendu au QG Sciences afin de récupérer mon ordinateur portable qui avait déjà dangereusement glissé du revêtement antidérapant. 4h plus tard, je me levai.
Au petit déjeuner, les tasses et assiettes se déplacent sur le plateau. Nous avons passé les quarantièmes hier à 23h32. La mer pourtant calme d'apparence (sans écume) offre néanmoins un roulis constant et puissant. Nous arriverons dans la nuit à Crozet, vers 4h du matin.
Après la formation sécurité pour l'hélico, Anaïs m'apprend que si la météo le permet, nous descendrons tous sur Crozet (les hivernants et interdistricts). JOIE.
Arnaud, Julien et moi décidons de ne pas aller nous coucher et d'attendre l'apparition, à l'horizon, de Crozet.

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