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Le blog de Leely ~ Ams Tram Gram

7 novembre 2010

Jour 2 – Le jour où il n’y eut plus rien à l’horizon

Ce fut le premier jour que je passai entièrement sur le Marion. Après une nuit bienfaitrice, le petit déjeuner souleva quelque peu les cœurs.

Avec Anaïs, nous fîmes les premiers relevés d’ensoleillement avec le photomètre portatif qui nous a été confié.

Je profitai du début d’après-midi d’inactivité pour donner quelques nouvelles à la civilisation, parents et amis. Sur le pont, l’air marin est encore tiède et le soleil tape dur. L’horizon est désormais libre de toute terre.

Il existe une sorte de plénitude dans ce lâcher prise. Le bateau nous conduit où il veut. Notre destinée ne dépend plus que de lui, le Marion, maître de l’Océan le plus hostile du monde. Nous faisons à présent route plein sud ou presque vers l’archipel de Crozet.

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6 novembre 2010

Jour 1 – Le jour où le Marion est parti

Le départ du Marion, si c’est un événement pour moi, ne se fait pas en fanfare. On largue les amarres, quelques personnes font coucou sur la berge et c’est tout.

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Ce qui n’est pas banal, c’est l’émotion dégagée par le départ. Au plus court, il s’agit pour certains, touristes et personnels de bord, d’une croisière d’un mois. Mais pour nous, cela signifie énormément davantage. Et sursaute mon cœur lorsque résonne la corne de brume, pour la toute première fois. La civilisation disparaît sous le ciel. Nous sommes ainsi partis. L’hélicoptère nous a rejoints sous l’arc-en-ciel saisissant qui s’est formé en direction de la berge. Les dauphins dansent autour du bateau en un ballet féérique, jusqu’à ce que soit annoncé l’heure du dîner.

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Le bateau tangue et nous laisse peu le loisir de souffler. Pour lutter contre la force de l’Océan, nous errons sur les ponts afin de recueillir à notre front le vent frais du large. Il souffle avec de plus en plus de violence. Il fait noir. J’ai dormi seulement 2h la nuit précédente mais me coucher me semblerait un non-sens. Alors, d’un pont à l’autre, je cherche où le vent souffle avec le plus de force et j’engage la lutte.

Au milieu du H de la piste de l’hélico, il semble que tous les bruits du monde se soient tus, que toutes les lumières du monde se soient éteintes. On ne distingue que le bruit du vent, continu et puissant. On ne voit plus que les étoiles et l’Île de la Réunion, encore un petit huitième de l’horizon. Le plus beau ciel jamais vu par un homme. Au sommet du pont le plus exposé, sous la nuit d’encre et éclaboussée d’embruns, j’ai pu rester plus d’une heure sans quasiment bouger, étourdie d’extase.

Je n’ai désormais plus qu’un souhait, peu exigeant de surcroît. Que mon voyage ne finisse pas tant que n’apparaîtra pas à l’horizon, pour substituer à un bonheur un autre équivalent, ce caillou battu par les vents que l’on nomme Amsterdam.

5 novembre 2010

Jour 0 – AU REVOIR

Dans un noir presque complet, alors que dans la cabine les passagers s’endorment, j’écris quelques notes avant de succomber à la fatigue de cette journée.

Je dois être bizarre car j’aime bien ces au-revoir qui nous obligent à dire ce que l’on ressent. J’ai pu dire et entendre l’amour, la confiance et aussi l’estime.

Nous survolons le Soudan. Jamais de ma vie, je n’ai été autant au Sud, et c’est très loin d’être fini. Tout se mélange dans mon esprit en une confusion inouïe. Je ne réalise pas encore ce que j’ai fait. Je crois cependant savoir pourquoi je l’ai fait. Peut-être pour ressentir cette euphorie mêlée de peur et d’incompréhension. L’incompréhension d’un changement tellement grand qu’il ne semble pas pouvoir intervenir « pour de vrai ».

Pourtant, je suis à mi-chemin de la Réunion. Le silence s’est fait autour de moi mais le grondement sourd des moteurs offre une barrière impénétrable entre moi et la poésie du monde. Je ne peux qu’attendre qu’ils se taisent.

Je devrais peut-être dormir pour ne pas offrir au décalage horaire l’occasion de me couper de demain et de ses promesses. Morphée me voici donc.

5 novembre 2010

Je vous emmène tous avec moi ! <3

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Je vous emmène tous avec moi ! <3

5 novembre 2010

Me contacter sur Ams

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Mon adresse postale :
Aurélie Chaput
Base Martin de Vivies
District Saint-Paul et Amsterdam
TERRES AUSTRALES ET ANTARCTIQUES FRANÇAISES
VIA LA RÉUNION

J'accepte sans souci les courriers philatéliques et répondrai avec plaisir.

Mon mail : aurelie.chaput @ ams-taaf.fr

Vous pouvez bien entendu continuer à me contacter par ce blog que j'alimenterai régulièrement.

N'ayant pas internet sur le bateau, je ne pourrai donner de nouvelles pendant environ 3 semaines
mais je rétrobloguerai mes aventures maritimes.

A bientôt !

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5 novembre 2010

D Day

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Il est 9h. Nous sommes le 5 novembre 2010 et je ne réalise pas.

Un an. 14 mois même, loin de tout ce qui fait mon existence actuelle. Je ne peux que grandir.

Merci pour les témoignages d'amitié qui m'ont touché plus que je ne saurais le dire. Je suis désolée de ne pouvoir répondre à tous mais malheureusement le temps m'est compté.

Je ne vous oublierai pas. C'est impossible...

4 novembre 2010

J-1

Le départ approche.
La fin d'une époque de mon existence.
Le début d'autre chose.
Une étape. Une nouvelle ère.
Différente.

23 octobre 2010

La Pouponnière des Otaries

Un documentaire absolument splendide sur les otaries d'Amsterdam que je viens de visionner !

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Réalisé par : Jean-François Barthod, Bertrand Loyer

Tout le casting...

Co-producteur : Canal+

Producteur : Bertrand Loyer, Saint Thomas Productions

Vie d'une colonie d'otarie sur l'île d'Amsterdam dans l'Océan Indien. Toutes les étapes de la reproduction : de la conception à l'émancipation des petits de l'otarie.

Lien achat et location en ligne

23 octobre 2010

A la Météopole de Toulouse !

Encore en vadrouille cette semaine dans le cadre de ma formation en vue du départ, je me trouvais cette semaine à Toulouse, à la Météopole.

Le but de cette formation était de nous apprendre à effectuer les radiosondages que nous aurons à faire sur place.

Un radiosondage, c'est l'envoi d'un ballon d'hélium avec au bout une petit sonde munie d'un capteur permettant de déterminer la température et l'humidité de l'atmosphère traversée.
La sonde est également capable de recevoir et de transmettre un signal GPS pour déterminer sa position et, par différentielle, son mouvement soit la direction et la force du vent en un point donné.
Le ballon s'élève en moyenne jusqu'à 20 000 mètres avant d'exploser sous l'effet de l'abaissement de la pression (<60hPa à cette altitude soit 6% de la pression au sol).

Les informations transmises par la sonde permettent de déterminer l'humidité, la pression et la limite de la troposphère. Tout cela aide à réaliser les prévisions  météorologiques dans cette partie du monde. Pour réaliser un bon diagnostic, il est nécessaire de correctement identifier les nuages. Ainsi, les noms de cirrus, d'altrostratus ou de cumulonimbus ne sont plus des barbarismes désormais pour nous.

Le radiosondage était historiquement effectué par des personnels de Météo-France en mission sur Ams. Aujourd'hui, ce sont des VCAT qui s'y collent. Et nous sommes 4 parmi les 6 VCAT de cette mission désormais habilités à le faire !

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Groupe

22 octobre 2010

La plus belle île du monde

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